Aujourd’hui, c’est Rémi Chenylle qui se prête à notre interview des professeurs. Rémi est présent à la Manufacture depuis la création de notre école professionnelle de théâtre.
C’est un vrai bonheur de l’avoir dans notre équipe pédagogique car, avec sa longue expérience, son regard acéré et sa plume vive, il est capable de tirer le meilleur des élèves en les laissant trouver la solution par eux-mêmes.
Véritable passionné de la transmission, du théâtre et de la pédagogie, Rémi a formé des centaines de comédiens parmi lesquels Vincent Lindon et Isabelle Nanty.
- Quel est ton parcours professionnel et théâtral ?
Après avoir voulu entreprendre une formation de comédien je me suis rapidement rendu compte que ce métier ne me convenait pas, je m’ennuyais sur scène. En revanche, j’étais très intéressé par l’observation de ce qui se passait sur scène, à l’époque j’étais élève au Cours Florent. Je me suis entretenu de la chose avec François FLORENT qui à l’époque, en plus de son enseignement, montait des opéras. Il m’a proposé d’être son assistant. J’ai travaillé avec lui sur trois opéras puis après m’avoir demandé en 1979 de monter ma première pièce dans le but de faire des tournées scolaires, il m’a engagé en tant que professeur au sein de son école. Depuis, sans discontinuer, j’enseigne, je monte des spectacles et je coache des comédiens.nes.
- Comment tu décrirais ton travail / ta méthode ?
Le savoir vient de l’apprenant, je ne suis qu’une sorte de facilitateur qui interroge pour aider à trouver en soi la solution. Je dirais que ma méthode s’apparente à la maïeutique.
- Quel est ton univers théâtral ? Les auteurs que tu aimes travailler ?
La comédie oppressante. La vie, quoi. Des auteurs dont l’univers traite de la cohabitation de la vérité et du mensonge, sans qu’il soit toujours possible de les démêler.
- Qu’est-ce que tu aimes dans l’enseignement ?
Apprendre à connaître celle ou celui qui est en face de moi, pour pouvoir l’aider à accoucher d’elle-même ou de lui-même.
- Quelles sont tes références ?
Peter Brook : Pour le don qu’il a, à l’issue de chacun de ses spectacles, de rendre le spectateur plus intelligent.
Antoine Vitez : Pour son approche novatrice de l’enseignement.
François Florent : Pour la pertinence de son analyse synthétique.
- Qu’est-ce tu aimes chez un comédien / une comédienne ?
Ses défauts, ses faiblesses. Le comédien « parfait » m’ennuie.
- Quel(s) conseil(s) tu donnerais à un comédien.ne ?
Regarde l’autre.
Portrait chinois :
Si tu étais une pièce de théâtre ?
Platonov.
Si tu étais un auteur de théâtre ?
Harold Pinter.
Si tu étais un comédien / une comédienne ?
John Matthews.
Si tu étais un personnage ?
Docteur Jekyll.
Si tu étais un film ?
Ames perdues.
Si tu étais une réplique de film / théâtre ou citation ?
La vie est un restaurant petit, mauvais et cher. En plus, c’est trop court. (Woody Allen)
Cinéma ou théâtre ?
Cinéma.
Classique ou contemporain ?
Le classique moderne.
César, Oscar, Molière ou Palme d’Or ?
Aucune de ces séances d’auto-congratulation.
Comédie ou Tragédie ?
Comédie dramatique.
Monologue ou Dialogue ?
Dialogue.
Improviser ou suivre le texte ?
Suivre le texte.
Molière ou Shakespeare ?
Shakespeare.