Il est impossible de résumer un une page tous les mouvements qui ont jonché le théâtre tel que nous le connaissons aujourd’hui. Mais pour vous empêcher de passer pour des incultes, on a créé La petite histoire du théâtre. En un article, on vous décrit les principales caractéristiques et évolution du théâtre dans chaque époque. Aujourd’hui, on se concentre sur le XVIIe siècle. Alors à vos stylos !
Le XVIIe siècle : siècle du théâtre
Ce siècle prolifique nous a donné des auteurs incontournables tels que Molière, Corneille et Racine. On y voit deux courants s’affronter : baroque et classique, chacun s’opposant à l’autre sur les caractéristiques qui lui sont propres.
Le théâtre baroque
Le baroque apparaît au début du siècle. Inscrit dans une période de grande instabilité politique, il développe le concept de vanité (comprendre ici le rapport qu’entretient l’homme avec la mort). Mais aussi celui d’un mouvement permanent, qui se traduit par des intrigues multiples. L’esthétique du théâtre baroque est ostentatoire, affriolante. On développe le concept d’accumulation par les lieux et les temporalités multiples, et des décors surchargés. On utilise également les illusions et les artifices pour amener au-delà du rationnel. En opposition totale avec le très codifié théâtre classique, le théâtre baroque mélange thèmes et genres, comédies et tragédies, dans un refus des contraintes évident.
Le théâtre classique
Le théâtre classique suit le mouvement artistique populaire à la Renaissance. On redécouvre l’Antiquité, et avec elle le théâtre grec et romain. On s’inspire de ces œuvres pour créer les règles de ce nouveau courant. La première : la règle des trois unités. Elle impose que le sujet traité par une pièce ait lieu en 24 heures, se passe dans un seul lieu, et soit uni par une cohérence forte (on oublie les intrigues multiples). Puis, une deuxième règle interdit la présence de scène choquante ou la vision du sang au sein d’une production dramatique : c’est la règle de bienséance. Quant au thèmes, nous sommes très souvent en présence de sujets issus des mythologies grecque et romaine. Les protagonistes sont de grands héros, rois et reines antiques.
Finalement, en plaçant la tragédie comme genre “noble”, on exploite la notion de catharsis, la purgation des passions. On considère que le spectateur, en étant touché par ce qui se déroule sur la scène, est plus à même d’évacuer ses propres péchés, désirs interdits.
Les dramaturges incontournables de cette époque
Si Racine est le représentant par excellence du théâtre classique, Molière et Corneille ont au long de leur carrière oscillé entre les courants baroques et classiques. Dans l’œuvre de Molière, Dom Juan fait figure de modèle du théâtre baroque, et l’on peut également mentionner Tartuffe. Pour Corneille, on pensera à L’Illusion Comique et au Cid. En Espagne, Calderon est un parfait exemple du théâtre baroque. De même, on peut considérer que certaines œuvres de Shakespeare s’apparentent à ce mouvement.
Quant à leur époque classique, Corneille, avec Cinna, Polyeucte ou Pompée, propose de magnifiques tragédies classiques. Et Molière, plus versé dans la comédie, propose avec Le Malade Imaginaire, L’Avare ou encore L’Ecole des femmes et Le Médecin malgré lui, un certains nombre d’œuvres que l’on peut inscrire dans ce courant.