Aujourd’hui un pilier de l’école nous fait l’honneur de se prêter à l’exercice de l’interview. Louis Carlier a suivi deux ans de formation à la Manufacture de l’acteur et fait maintenant partie d’un projet de troupe avec d’anciens élèves de promo. Ses mythiques pulls de Noël sont à son image : réconfortant et décalé !

Qui es-tu ?

Louis Carlier. Si vous allez sur le site de la Manufacture de l’acteur, je suis celui qui, le jour de la prise de la photo, s’est rasé la barbe (erreur n°1) et ne s’est pas coupé les cheveux (erreur n°2), merci de ne pas me juger, mon Facebook me fera plus honneur, dans les limites du possible.

Quel est ton parcours avant la Manufacture ? au sein de la Manufacture ?

Avant d’arriver à la Manufacture de l’acteur, j’étais dans un domaine sans lien avec le monde du théâtre ou le monde de l’art en général. J’ai fait une école d’ingénieur, jusqu’au bout, j’ai mon joli diplôme et j’y tiens. Mais j’ai décidé après cette formation de faire un virage à 360° et de me lancer dans le théâtre. Et l’histoire avec la Manufacture de l’acteur a alors commencé !
J’ai fait deux ans de formation à la Manufacture, formation intense et complète, et actuellement avec 4 camarades de formation nous formons la 3ème année de la Manufacture qui s’apparente plus à une compagnie qu’à une année de formation à proprement parler.

Pourquoi faire du théâtre ?

Le début de cette réflexion était vraiment du côté de la découverte, comprendre ce que c’était que de monter sur scène, préparer une représentation et travailler dans un domaine artistique. Travailler avec son corps, sa voix et sa créativité était aussi l’un des principaux facteurs motivant cette décision.

Et la découverte a très vite donné lieu à un véritable plaisir. A ce moment « faire du théâtre » est devenu un véritable projet de carrière. Quoi de plus excitant que de pouvoir vivre du théâtre et donc de ce qu’on aime ?

Qu’est-ce que tu aimes à la Manufacture ?

La principale chose appréciable à la Manufacture de l’acteur est la richesse du cursus, la complémentarité des cours et des enseignants.

Mais aussi la richesse des élèves, il n’y a pas un format type du « manufacturien » (petit surnom pas forcément stylé des élèves). Donc chacun apporte sa personnalité et ses forces.

Et aussi les multiples représentations, et surtout le mois au Festival d’Avignon offre une belle opportunité de monter sur scène dans un cadre professionnel, et ainsi d’avoir une formation réellement professionnalisante.

Qu’est-ce que l’école et/ou le théâtre t’a apporté ?

Pour toute école de théâtre le plus grand apport pour ses élèves est finalement… ses élèves. Toutes ces rencontres qui sont autant de possibilités de projets. C’est cela que m’a apporté l’école. Le théâtre, lui, a encore tout à m’offrir. Je compte sur lui.
Mais je me dois aussi de remercier la Manufacture pour avoir rencontré la plus jolie fille du monde, merci.

Une anecdote de théâtre au sein de la Manufacture ?

En fin de deuxième année lors du Festival d’Avignon, nous avons joué « les Caprices de Marianne » de Musset. Un jour ma sœur vient nous voir sur scène, grande joie pour moi, joie qui retombe vite lorsqu’en sortant de scène après 20 minutes, je me rends compte que ma braguette est joliment ouverte. Un léger décalage avec la poésie des textes de Musset.

Un conseil à donner à ceux qui veulent rejoindre la Manufacture ?

Un conseil : si vous êtes réellement motivés, foncez ! Tout est réuni à la Manufacture pour se former et avoir les outils pour devenir un artiste complet.
Mais le plus important c’est de vous lancer si vous êtes prêt à travailler, car il faut bosser et bosser encore, le théâtre peut être un amusement incroyable, mais cela passe par beaucoup de travail, mais croyez bien que cela vaut le coup.

Sur quoi tu aimerais progresser ou que tu aimerais explorer ?

J’aimerais vraiment m’essayer au seul en scène, le modèle de théâtre conférence, je pense, pourrait me plaire. Mais pour l’instant je suis épanoui en travaillant en groupe.

Quels sont tes objectifs ?

Je suis actuellement dans le montage d’une pièce avec 4 autres anciens de la Manufacture, dans le cadre de la troisième année.
En parallèle avec la PAF !, compagnie d’improvisation professionnelle, je joue chaque mois à Paris et parfois en province.
Durant mon temps libre je m’essaie aussi à l’écriture, mais l’avenir nous dira si vous en entendez parler !

Portrait chinois :
Si tu étais une pièce de théâtre ?
« L’Eveil du printemps », de Frank Wedekind (je suis né un 21 mars donc bon)

Si tu étais un auteur de théâtre ?
Corneille, mais je serais mort du coup, donc pas le meilleur choix peut-être.

Si tu étais un comédien / une comédienne ?
Gérard Depardieu, pour l’amour de la bonne chair, pour ce qui est de la carrière comme on dit inch’allah.

Si tu étais un personnage ?
Zorro, 11 ans d’escrime ça laisse des traces…

Si tu étais un film ?
« Garden State » de Zach Braff, avec Nathalie Portman, à voir donc.

Si tu étais une réplique de film / théâtre ou citation ?
« Offensive, je choisis la solution offensive », je ne donne pas la provenance, il y a des choses qu’il faut connaître.

Cinéma ou théâtre ?
Théâtre mais j’espère que Tarantino ne m’en tiendra pas rigueur.

Fiction ou réalité ?
Réalité

Classique ou contemporain ?
Contemporain, arrêtons de nous mentir avec « oh le classique peut être très actuel »…oui ben le contemporain c’est actuel.

César, Oscar, Molière ou Palme d’Or ?
Deuxième place au concours de mime du camping de Mulhouse, il n’y a pas de petite récompense.

Comédie ou Tragédie ?
Comédie, je rigole peu avec les tragédies.

Monologue ou Dialogue ?
Dialogue, plus simple pour les trous de texte.

Improviser ou suivre le texte ?
Suivre le texte, un peu de respect pour les auteurs ils ont bien bossé (la plupart), et suivre le texte ne veut pas dire ne pas s’adapter aux événements.

Molière ou Shakespeare ?
Je connais pas désolé…